Funambule

date_range 27 Février 2025 folder Etat d'âme

L’équilibre du proche aidant : une danse subtile entre service à l’autre et épanouissement personnel.

Je suis une proche aidante et ce, pour deux personnes qui ont des besoins diamétralement différents, et parfois, je me sens comme un funambule, marchant sur un fil invisible. Chaque jour, je m’efforce de répondre aux besoins de l'un et l'autre, mais au fond de moi, une question persiste : comment ne pas me perdre dans cette mission ? Ne pas tomber en dépression ou dans la résignation. Comment continuer à m’épanouir tout en étant là, toujours là, pour eux ?

C’est un défi constant.
Parfois, la journée commence avant même que je sois vraiment réveillée, les préoccupations liées à la santé de mon proche s’immiscent dans chaque minute, chaque pensée. Je les soutiens dans les moments de faiblesse, je les accompagne dans leur démarches  médicales, adminitratives et du quotidien logistique, je résouds sans cesse des problème de toute sortes. Et souvent, je me demande où je me trouve moi-même dans cette spirale. À quel moment est-ce que je prends le temps d’être juste moi ?

Un exemple ?

Un matin, j’ai décidé de prendre 10 minutes pour moi avant de commencer la journée. Rien de grandiose, simplement un thé chaud et un moment de silence, loin des urgences. Ce n’était pas facile, parce qu’il y a toujours cette petite voix qui me dit « mais il faut que tu fasses ceci, que tu sois là pour lui, tout de suite, ne pas oublier de faire ceci ou cela ». Pourtant, j’ai fait ce choix. C’est un geste simple, mais qui fait toute la différence. Parce que si je me vide de mon énergie, comment pourrais-je continuer à être là pour eux ? Et, par un petit miracle, ce moment m’a donné la clarté nécessaire pour attaquer la journée avec sérénité, plutôt qu’avec l’épuisement de l’urgence.

Je sais qu’il est crucial de trouver cet équilibre, de nourrir mon âme et mon corps pour mieux soutenir ceux que j’accompagne. Il ne s’agit pas de m’échapper de ma responsabilité, mais de m’assurer de ne pas me dissoudre dans l’aide que je leur apporte. Quand je prends soin de moi, je peux prendre soin d'eux de manière plus sereine, plus présente.

C’est une question de discernement : savoir quand avancer, quand s’arrêter, quand offrir un peu de soi et quand se replier pour mieux revenir. Cette sagesse, je crois, vient avec la foi en un processus plus grand, une foi que l’équilibre existe et que chaque petit pas, chaque petite pause, participe à cette quête. C’est en faisant ces choix conscients que je peux être une meilleure aide pour eux, sans me perdre moi-même en chemin.

Parce qu’en fin de compte, l’épanouissement n’est pas un luxe : c’est une nécessité. Pour être pleinement là pour mes proches, je dois aussi être là pour moi-même. Et c’est cet équilibre instable par nature qui, chaque jour, me permet de donner le meilleur de moi-même sans trop m’épuiser dans l’effort.

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