La Machine à coudre.
Il était une fois une mère de famille qui faisait les raccommodages, les ourlets des jeans trop longs, qui changeait les élastiques des culottes.... Plus tôt dans sa vie, elle a cousu des pantalons et des jolies robes à volants à sa fillette.
Dans son enfance, elle avait appris à remonter les mailles d'une échelle sur un collant, repriser les chaussettes de laine sur un œuf ou un verre, faire des boutonnières et changer des poignets de chemises, c'était autrefois, au temps des dinosaures...
La mère de famille s’était vu offrir sa première machine à coudre une Bernina à l'occasion de son mariage, cette dernière avait rendu l'âme, quand le cadet fort de son apprentissage scolaire à voulu coudre du ... carton, pas un bristol, du carton très rigide, du genre de celui qui se trouve sous les blocs de feuille de papier!
Elle racheta, selon son budget et ses compétences, une machine Toyota qui hélas a présenté des signe de défaillances il y a quelques années. Elle était dans un coin de la maison, prenant la poussière, en attendant que sa propriétaire l'utilise en scrapbooking, oui, il est possible de coudre du papier sur du bristol, cela donne de très beau finis. Cette machine savait faire 16 points, des broderies et surtout des zigzags qui évitaient l'usage d'une sur-jeteuse (les initiés comprendront). 24 ans de vie commune la liait à sa propriétaire qui faute d'usage de la dite machine utilisait les compétences de la couturière d'un village voisin, ou raccommodait à la main les quelques accrocs que les mini accidents font à nos vêtements.
Les mystères de la vie ont fait que son Génie des Alpages, lui demande fortuitement de changer les poignets de sweatshirt adoré de marque.
Départ pour trouver des poignets en bord-côte noir, vous savez ces poignets en jersey double, très élastique. La mercerie sise à 5km, en avait une paire qui prenait la poussière depuis 2002, une seule et unique paire, mais qui répare encore des poignets de sweatshirt de nos jours du tout jetable ?
Moi apparemment !
Je sors la machine à coudre pour constater dépitée que non, ça ne va pas le faire du tout, depuis son dernier emplois, elle se met à coudre en reculant, a oublié comment faire du zigzag et j'en passe...
Une recherche internet plus tard pour trouver une réparateur de machine à coudre, je trouve un magasin à Bussigny, dans la région.
Départ sur le champ pour un devis. Je ne vais pas payer la moitié d'un budget d'une neuve en réparation. C'est parti pour un nouvel achat, moteur costaud, il faut cela pour les jeans de Monsieur Plume et certains autres habits très épais. Encore toute heureuse de trouver chaussure à mon pied, enfin, machine fonctionnelle, je me lance dans la réparation des dits poignets
- Il faut une bonne lumière, noir sur noir...
- découpage des poignets usé, puis décousage de la bande restante, point à point avec un découd-vite... 45 minutes plus tard, je vais pouvoir coudre à la machine les dit poignets.
- heu.... mais comment vais-je m'y prendre ? Après bien 20 minutes de réflexion entre envers et endroit, surfilage pour arrêter les bords intérieur du sweatshirt, je tente le coup !
- Yes, ça fonctionne, voici de superbes poignets cousus solidement aux manches ! De la bel ouvrage à n'en pas douter !
C'est alors que je m'aperçois de l'état de délabrement du col et la bordure d'en bas impossible à réparer ! Comme quoi, focalisée sur cette tâche assez compliquée, j’ai complétement perdu de vue le reste du vêtement.. C’est assez nouveau pour moi, pour le souligner. Je n’aurais pas dit oui à cette réparation si j’avais remarqué l’usure du reste. Ce sweatshirt a donc des poignets neuf sur une ruine vestimentaire.
Il faut dire que notre génie des Alpages a un look de personne à la marge, peu soigné et qui se référence au hardcore. Je me suis endurcie, et ne prête plus garde à ces « détails »l’usure des vêtements fait partie du look.
Tant pis, j'ai fait selon la demande et refuserai de faire d'autres réparations à ce pull.
Morale de l'histoire: j'ai une machine du tonnerre qui fonctionne très bien et qui a 5 ans de garantie, une ELNA !
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