"Trésors" dans ma maison

Je ne sais pas si vous avez entendu parler de l'émission tv du même titre qui me fait chaque fois bien rire: je n'ai pas de trésor dans ma maison, je n'ai pas de passé, pas de famille, pas d'histoire familiale, pas de généalogie sur plus de deux générations et donc pas de patrimoine de valeur chez moi. Mes plus beaux trésors sont immatériels !

Autre chose pour celles et ceux qui me connaissent bien, mon inclinaison pour les chartreux. C’est un peu mon jardin privé à défaut d’être secret.
J'ai une passion pour le monde cartusien, le monde, la vie, les écrits, l'histoire, l'architecture, la vie monacale de ces ermites. Leur silence, leur vocation, leur discrétion et leur élévation d'âme m'interpellent. Comment peut-on vivre dans un choix délibéré si extrême de nos jours. Par ailleurs, ils sont souvent un encouragement pour moi. Quand l'épreuve devient insupportable, je me dis qu'eux aussi traversent de telles épreuves et ils n'en parlent pas, ne se plaignent pas, choisissent de la traverser en silence dans un combat personnel qui les dépasse et me dépasse.
Petite anecdote en passant : je décrivais par le menu, à ma nièce âgée de dix ans, le quotidien de ces moines très particulier, lors de la visite de la chartreuse de  Villeneuve-Les-Avignon.
- Pourquoi font-ils ça me demande-t-elle
- Parce que Dieu le leur a demandé lui répondis-je
- ben … vaut mieux être sourd !

J'ai trouvé en furetant dans une librairie lyonnaise, il y a longtemps, un mémoire de thèse sur l'architecture cartusienne d'Europe et de France en particulier. Je dois bien être la seule que cela intéresse. Ce gros mémoire a pourtant servi à des sœurs de Bethléem  afin de construire divers ermitages comme le veut la tradition des chartreux qui sont leur inspiration mais nullement leur rattachement.

En allant chez nos amis, on parle désencombrement.

Madame a dû vider la maison de ses parents et sa maman faisait de la reliure d'art, dessin, matériel et surtout des bibliothèques entières de livres brochés sont passé par les mains de sa maman qui y trouvait de quoi s'occuper et puis, il y avait aussi divers livres de prix, des écrits numérotés et des illustrations gravées numérotées elles aussi. Tout un travail de dessins originaux magnifiques pour les couvertures pleines ou demi-peau de cuir, gravée et dorée à la main. Un véritable travail d'art qui ne trouve actuellement plus preneur.
Nous sommes passé d'une civilisation de l'écrit à une civilisation du numérique dématérialisé et éphémère. Il lui restait sur les bras deux œuvres qui ont beaucoup de valeur à mes yeux.
Un fragment incomplet de reproductions photographiques d'enluminures et des textes de fondation et d'histoire de la Grande Chartreuse. Des reproductions de photos en NB illustrent à leur manière, ces temps anciens et pourtant encore actuels. 
Un texte traduit en français d'anciens manuscrits latins.
Je ne suis pas une universitaire capable de traduire à la lecture du latin du 12 e. (de traduire tout court devrais-je dire) donc une traduction me convient bien. 
Voilà donc deux des trois trésors ramenés du sud de la France.
Mon dernier trésor se trouve être une paire de rames plein bois vernies qui compléteront la déco marine de mon salon. J'avais complètement oublié que j'en cherchais il y a 5 ans ! Là encore un formidable cadeau de nos amis qui en avait un certain nombre qui leur servait de séparation dans leur cabinet dentaire qui, retraite oblige a été fermé.

Je suis très heureuse et pleine de gratitude de pouvoir compléter ma collection de textes chartreux et comme je suis fan d'enluminures anciennes, me voilà comblée.

Trois cadeaux qui feront vivre le souvenir vivant de nos amis et de ce trop court voyage en Côte d'Azur.