La mise à l'honneur du Vendredi - Mme Desimoni / Pearl Buck
C'était la femme d'un enseignant à Payerne entre 1970 et 75. Je l'ai eu pour la grammaire et je me souviens encore de ces affreux tests de contrôle de conjugaisons verbales. Je l'ai eu pour le français I, la géographie et l'anglais.
Si ses compétences professionnelles ne m'ont pas laissées de grands souvenirs, son attention sur mon intérêt pour la lecture a fait une grande différence.
Le collège possédait alors une bibliothèque sise dans un appentis sous les toits de la vénérable abbaye. Harry Potter aurait apprécié le décor !!! Coins et recoins, échelle et escabeaux pour attraper les livres sis bien en hauteur qu'il fallait disputer à quelque grosse araignée noire. Des couches de poussière de bois, quelques cirons ici et là trouaient les pages d'ouvrages devant dater d'avant la première guerre mondiale.
Le mardi pendant la grande récréation et le jeudis vers 15h30 la bibliothèque était ouverte aux élèves. J'étais très assidue et pas pour les documentaires qui permettaient à certains de trouver des informations pour leurs exposés ... Souvent presque seule, je dévorais les romans pour ados. Après avoir lu toute la série des Polyanna ou le jeu du contentement, les gens de Mogador dont passait la série à la tv, la biographie de Marie Curie et de Marthe Keller sourde aveugle et muette qui a obtenu un titre universitaire, de la grande Catherine de Russie, de Florence Nightingale, j'étais un peu en mal de lecture. C'est alors que Mme Desimoni m'a proposé de découvrir Pearl Buck ! A moi les aventures des jeunes Pivoines et autre Fils de Luang, La trilogie de Terre chinoise. Je voyageais en Chine, en mission, au Japon... Je m'évadais d'un morne quotidien fait d'école et de grosses corvées ménagères, de travaux paysans, et de pas mal d'austérité. Je me souviens encore de La vie n'attends pas et sa biographie, "Je n'oublierais jamais"....
Cette enseignante ne s'était pas moquée de moi, elle a proposé de la vraie littérature. Pearl Buck reçoit le prix Nobel de littérature en 1938 pour « ses descriptions riches et épiques de la vie des paysans en Chine et pour ses chefs-d'œuvre biographiques ». Elle reçu aussi le prix Pulitzer en 32.
Pearl parlait à mon coeur d'adolescente en mal de repères, ce que j'ai appris plus tard, jeune adulte, c'est qu'elle a créé en Pennsylvanie une fondation humanitaire pour l'adoption des enfants abandonnés et y a consacré temps et argent et aussi en faveur des droits des femmes et des minorités. Une des raisons probables de mon affinité avec elle...
Quelques citations qui ont fait mouche dans mon coeur d'ado:
- Nul ne peut retenir le temps, mais, pour l'amour, il s'arrête parfois.
- La vraie sagesse de la vie consiste à voir l'extraordinaire dans l'ordinaire.
- Savoir lire, c'est allumer une lampe dans l'esprit, relâcher l'âme de sa prison, ouvrir une porte sur l'univers.
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